Divertissant, intense, réaliste et touchant 

Swing Kids nous plonge au milieu de la guerre de Corée, au sein du camp des prisonniers de guerre nord-coréens et chinois qui sont divisés entre les pro-communistes et les anti-communistes. Alors que le sergent Jackson a reçu l’ordre de monter une troupe de danse pour un prochain événement, il recrute des prisonniers au talent certain et forme ainsi le groupe « Swing Kids », dont le rêve grandissant est de se produire sur les plus grandes scènes.

Roh Ki Soo : Roh Ki Soo est un communiste qui croit dur comme fer en ses idéologies mais qui est également passionné par la danse qui rythme son quotidien. Peu fier de cette passion qui pourrait lui porter préjudice, il pratique la danse dans son coin mais se fait un jour remarquer par Jackson après avoir discrètement tenté sa chance auprès de ce dernier concernant le fameux recrutement. Roh Ki Soo est celui qui représente la force qu’on tire de l’engagement en ses propres convictions.

Jackson : Jackson est un sergent au sein de l’armée américaine mais également un danseur professionnel de claquettes dans sa vie quotidienne, souvent victime de racisme envers sa couleur de peau. Il est celui qui est chargé de recruter des prisonniers pour former un groupe de danse afin de participer à un spectacle de Noël dans le but d’impressionner les médias et de renforcer l’image publique de l’armée américaine. Jackson est un véritable pilier qui représente l’union des différentes nationalités au-delà des préjugés.

Yang Pan Rae : Yang Pan Rae est une civile dont l’unique but est de protéger sa famille et de subvenir à ses besoins depuis la mort de ses parents. Elle parle quatre langues et c’est ce qui la mettra notamment en valeur auprès de Jackson, qui se verra confronté à différentes nationalités lors de son recrutement. Yang Pan Rae est sans aucun doute la figure représentative de la femme forte qui souhaite s’émanciper et revendiquer ses propres valeurs.

Kang Byung Sam : Kang Byung Sam est un civil devenu prisonnier, suite aux fausses accusations l’inculpant d’être un partisan communiste, et qui espère, grâce à son exposition sous les feux de la rampe lors du prochain spectacle de Noël, retrouver sa femme dès lors disparue suite à leur séparation forcée avant d’être parqués dans les camps de guerre. Il représente toutes ces familles qui se sont vues déchirées pendant la guerre.

Xiao Fang : Xiao Fang est un soldat chinois dont le comportement quelque peu timide masque en réalité un incroyable talent de chorégraphe et une certaine sournoiserie. Bien que souvent très effacé compte tenu de sa personnalité, il fait office de support et représente un véritable soutien pour les gens qui l’entourent. Il est celui qui régule la tension et introduit de façon subtile une ambiance légère et agréable au sein des troupes.

Ensemble, ces personnages incarnent de nombreuses valeurs telles que la passion, la liberté ou encore la solidarité au travers de la danse. Un art qui rassemble au-delà des différents idéaux et qui participe à la création d’un véritable rêve.

Le casting présent au sein de Swing Kids nous incite largement à entrer dans l’ambiance si spéciale que nous offre le film. En effet, chaque acteur s’implique à fond dans son rôle : on ne peut rester qu’impressionné face à leur talent, aussi bien au niveau du jeu d’acteur qu’au niveau de leur interprétation artistique. Leur travail, leur collaboration et leur alchimie exceptionnelle fait que nous sommes immédiatement entraînés et happés par les différentes scènes qu’ils nous proposent, aussi bien divertissantes et rythmées que poétiques et tragiques. Au travers de Swing Kids, l’ensemble du casting nous expose, en prime des personnages singuliers et profonds auxquels nous sommes confrontés, à des valeurs humaines et saisissantes dont la société actuelle gagnerait de s’inspirer.

Le scénario de Swing Kids nous présente un point de vue historique différent de celui du film de 1993, dont il est directement inspiré, puisqu’il a fallu adapter son contexte version guerre de Corée. On se retrouve donc plongé au cœur du camp des prisonniers de guerre et c’est en ce lieu qu’on est confronté à une ambiance tout à fait particulière entre les conflits des prisonniers, les complots de l’armée, et autres actions militaires qui ponctuent le drama à merveille, venant ainsi nous rappeler que la guerre n’est pas sans conséquences et que, malgré les bons moments que peuvent bien vivre les prisonniers pour se divertir, la réalité est toute autre. Bien qu’ensemble au quotidien, les personnes sont livrées à elles-mêmes et doivent gérer leurs propres problèmes en parallèle d’un contexte qui est loin d’être favorable à l’épanouissement. Cependant, c’est au travers de la danse que certains personnages vont trouver leur refuge et leur havre de paix.

Le contraste entre les horreurs de la guerre et l’euphorie des scènes de danse est particulièrement désorientant. En effet, on apprécie de nombreux moments parfaitement dansés et synchronisés qui nous font oublier les plus horribles se déroulant pourtant sous nos yeux et qui nous ramènent face à une terrible réalité. Nous sommes donc tiraillés entre des scènes rythmées par la danse aussi bien que par la guerre. Une dualité certaine et un parallèle intéressant qui nous comblent de nombreux états et nous font faire un ascenseur émotionnel impressionnant qui ne manque pas de nous maintenir captivé par l’action, la tension, l’excitation et autres sentiments divers. La danse devient alors de loin le symbole d’une liberté imaginée, revendiquée et désirée.

Swing Kids est un film que l’on pourrait aussi bien conseiller aux passionnés d’histoire qu’aux amoureux de la danse. Mais de manière générale, je conseillerais ce film aux personnes qui souhaiteraient non seulement passer un excellent moment rempli d’émotions variées mais également à celles qui souhaiteraient simplement partager une lueur d’espoir et d’humanité malgré les horreurs engendrées par une société destructrice et corrompue.

Alors, êtes-vous prêts à suivre la cadence et entrer dans la danse ?